La Scouine de Albert Laberge
Qualifié de premier roman réaliste au Québec et d'antiterroir , publié en 1918 en édition privée, une chronique familiale autour de Paulima Deschamps, surnommée la Scouine, en raison de l'odeur "de pisse" qu'elle dégage...
de son personnage emblématique, cette vieille fille envieuse, bigote, cruelle et sans amour, qui est laide, malfaisante et méchante en plus d'afficher la carrure et la voix rauque d'un homme , des scènes paysannes exposent sans ménagement le destin d’une maisonnée de Beauharnois entre 1853 et 1896.
Dotée d’une force d’écriture directe et sans émoi, cette histoire de mœurs montre que dans la misère des êtres et des bêtes circule une singulière appartenance au sang de la terre.
Quoi de plus dur, en effet, que la condition humaine lorsqu’elle est vécue de malheur en tristesse, de monotonie en fatalité, derrière un pan du monde qui, sans le talent prosaïque d’Albert Laberge, aurait pu rester dans les tiroirs de l’oubli national ?